jeudi 29 juillet 2010

La vie à votre fenêtre


Le temps devient si long que ce n'est plus le temps.
L''instant, l'éternité confondus n'ont plus que la coquille vide de leur nom.
Et la vie pour vous est un carré de ciel.

En réalité, pas exactement un carré mais un triptyque composé de trois rectangles, les trois vantaux de la fenêtre sur lesquels se dessine un petit bout de ciel ou bien le ciel tout entier, car il suffit de croquer un morceau de pomme pour savoir le goût de la pomme. Le ciel à votre triptyque est d'un bleu uniforme, immuable et las. Parfois le déchire la trajectoire d'un avion d'où perle un sang mousseux et blanc. Toujours la même ligne, partant du dernier tiers du vantail droit vers l'angle supérieur du troisième. Lorsque le bleu monotone s'est ressoudé, vient l'heure du repas de midi, une omelette, une purée, quelque chose de facile à mâcher et à avaler. Plusieurs déchirures ensuite se succèdent, à intervalles réguliers, et dans la nuit un clignotement ténu, têtu.

mercredi 14 juillet 2010

C'est écrit

Les vérités nous arrivent de partout. Elles ont mille visages criant murmurant. Leur clameur nous rend fous. Il y a tellement de vérités qu'on ne sait plus à quel mensonge se vouer. Elles livrent les âmes et les peuples à ceci et à son contraire, à cela encore. Dans un monde illisible, elles écrivent et raturent nos destins. C'est l'histoire des grands massacres et des petits assassinats.
C'est l'histoire de cette femme qui tue son mari supposé infidèle. C'est écrit, explique-t-elle à la police devant le corps ensanglanté du malheureux. Sur la table de la cuisine, l'horoscope du jour : Amis gémeaux, amis volages, votre pouvoir de séduction fait des ravages. Une certaine personne n'y est pas insensible et votre vie pourrait bien prendre un nouveau départ.
Il a nié, mais je ne l'ai pas cru bien sûr, confie la femme d'un air entendu en ramassant le couteau puis le journal comme pièces à conviction, si j'avais dû gober tous les mensonges qui sortaient de sa bouche !

jeudi 8 juillet 2010

Sans titre 2

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Être, en soi, happé par des sables mouvants. Se réfugier, hors de soi, sur la terre ferme des autres, et se perdre.
Alors quoi ?

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