Je fais des listes.
Des listes de courses, des listes
d’idées, des listes de choses importantes ou dérisoires, de choses à faire, à
ne pas oublier.
Ces listes encombrent mon bureau et mon
agenda.
Au fur et à mesure de leur accomplissement, je raye de mes listes ces choses importantes ou dérisoires, à faire, à ne pas oublier.
Dans mon agenda, à la page de cette
semaine, sur ma liste figurent : inscriptions Sorbonne Antonin,
rendez-vous gynéco, musée quai Branly, bilan
EP Gentilly, remise chèques BNP, atelier lundi textes,… appeler Thierry,
Florence, Laurence B,… appeler Philippe.
Philippe qui cherchait à me joindre, qui
– je l’ai appris depuis – voulait partager avec moi son bonheur à la perspective
de devenir, dans quelques mois, père pour la troisième fois.
Philippe est mort lundi.
Sur mon téléphone portable, le dernier
message que je lui ai envoyé après être tombée sur sa messagerie : Te
rappelle. Bises.
Daté du 2 février 2013.
Te rappelle.
A la page de cette semaine, ma liste
énonce avec son ironie clinique ce qui était et brutalement n’est plus.
Philippe est mort.
J’ai rayé son nom sur ma liste.
Je ne l’écrirai plus jamais.
Je suis seule pour toujours.
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