Accroupie devant la panière qui déborde, elle fait le tri dans le linge sale. Le sien, celui de son mari, des petits, Arthur et Marthe, et celui de Félix, l’aîné, quinze ans.
Elle rassemble le linge sale de l’ado et le remonte dans sa chambre. Allongé sur son lit, il tchate en mangeant des chips. Elle lâche sur la moquette, au milieu de la pièce, le paquet de caleçons et de tee-shirts.
« Tu la veux ta vie ?! Surtout pas que je m’en mêle, ni même que je m’y intéresse... Ok. Ne me demande plus rien, Félix. Voilà ton linge, ça ne me regarde plus. C’est ta vie ! »
Son mari arrive à l’instant, la regarde descendre en faisant claquer toute sa colère dans l’escalier avec ses chaussons (c’est pas facile avec des chaussons) et en donnant des coups de poing dans le mur, comme une folle, oui comme une folle. Regrettant d’être rentré un peu plus tôt que d’habitude, il lui lance le regard spécial « qu’est-ce qui se passe encore ? »